L’inspiration se façonne dans le mouvement de la vie. C’est après une longue lutte avec la matière faite de pressions et de relâchements successifs que Catarrazat conquiert sa liberté depuis 25 ans. Elle pétrit, aplatit, assemble, guidée par l’émotion du lâcher prise. Ce sont les bosses, les déformations qui l’intéressent. Par élimination, la magie s’opère et la sensualité gagne. De ses mains naitront des creux, une courbe, un pli, bientôt des corps féminins aux formes abouties: rondes et sensuelles.

 La terre émaillée ou le bronze va donner vie à la sculpture dont les visages sont volontairement estompés afin de ne rien imposer et laisser à chacun le soin de s’approprier l’œuvre qui vient de naître.

 Autodidacte, l’artiste a les mains dans la terre depuis 1985. Ses débuts à Paris sont marqués par des animations ateliers céramiques au théâtre des Amandiers, des workshops à la cité universitaire, des interventions à l’école des Panoyaux auprès d’enfants en difficultés (art thérapie). En 1992, c’est la danse contemporaine et le travail des chorégraphes Angelin Preljocaj, Pina Bauch, Dominique Bagouet qui l’inspire. Des moments magiques et éphémères. « L’envie de figer un instant en terre ou en bronze » souligne l’artiste. En 2004, elle suit une formation d’une année à la Fonderie Clémenti en région parisienne entamant sa mutation de la terre au bronze: moulage, fonte, ciselure, patine, ce sont de multiples techniques longues et délicates constitutives de son chemin artistique qu’elle s’est peu à peu appropriées. Si elle participe à de nombreux salons parisiens, sa reconnaissance est internationale marquée par de nombreux prix et distinctions.